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Compte-rendu du deuxième jour de mobilité en Italie à l'Université de Turin et l'Université d'Asti, autour de deux thèmes : la professionnalisation des assistant·es de service social, et l'hybridation numérique des formations.

Quelques remarques préliminaires : dans les années 1990, malgré les réticences, l’Université a « hérité » des écoles de formation d’ASS, ce qui a profondément changé la formation. Aujourd’hui l’Université de Turin accueille environ 300 étudiants en première année de formation d’Assistant de service social sur un parcours licence.

Cette licence seule ne permet pas d’exercer le métier, il faut ensuite passer l’examen d’Etat.

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Professionnalisation des assistants de service sociaux

Le laboratoire d’Analyse de Cas (LAC)

Comment amener de la rigueur méthodologique aux étudiants en stage, en sortant de l’émotion et du vécu ? La formation d’Assistant de service social de Turin a créé de une modalité, celle du Laboratoire d’Analyse de Cas, une démarche en 7 rencontres (18h)

Ce laboratoire (ou atelier) est mené par des professionnels qui interviennent comme formateurs dans le cursus.

L’analyse de cas a pour objectif de lier théorie, pratique et rigueur méthodologique.

Trois points d’attention sont au coeur de cette modalité pédagogique :

  • La méthodologie
  • La déontologie
  • La méthode trifocale

Une importance centrale est accordée à la méthode « trifocale » : dans son analyse, l’assistant de service social doit toujours prendre en compte non seulement la personne, mais aussi son environnement et le territoire. Il doit garder à l'esprit les liens, contraintes et tensions à la jonction des trois dimensions.

Dans cette démarche, les étudiants sont amenés à travailler d’abord collectivement sur une situation théorique, puis individuellement sur une situation que chacun choisit sur son terrain de stage. L’utilisation du retour en petit collectif permet d’utiliser pleinement la méthode trifocale, qui permet de croiser les différentes dimensions de la situation.

Les résultats du laboratoire : la dernière séance est consacrée à une restitution des étudiants sur un mode créatif, qui permet d’exprimer les ressentis par rapport à la démarche.

Le rôle des moniteurs (tuteurs) dans la formation

Les tuteurs assurent le suivi des étudiants en stage. Il s’agit de professionnels en contrat avec l’Université, qui ont un pied dans l’Université et un pied dans le monde professionnel. Ils sont un trait d’union entre les deux mondes.

Les tuteurs aident à créer la rencontre entre le monde professionnel et le monde académique. Ils assurent un rôle important auprès des superviseurs de terrain :

  • Une rencontre une fois par an avec le « comité d’adresse », un organe composé des institutions concernées par les politiques sociales, et dont les réunions sont chargées de recueillir les avis sur les orientations, la programmation et la gestion des cours
  • Relations constantes et structurées avec l’ordre régional des assistants de service social
  • Séminaires de formation continue pour les professionnels (ouvert aux étudiants)
  • Rencontres régulières avec les assistants de service social qui supervisent les stages, à la fois pour le processus d’apprentissage de chaque étudiant et pour une réflexion commune sur les objectifs, méthodes et nouvelles compétences requises

Hybridation des formations

La formation ASS de l’Université de Turin a mis en place en 2015 une modalité de suivi à distance des étudiants sur leur premier stage, qui se déroule en deuxième année.

Ce stage se déroule sur 9 semaines, et se répartit en 75 heures sur le terrain et 75 heures de suivi en formation.

Cette modalité répond avant tout à des contraintes : il y a peu de tuteurs par rapport au nombre d’étudiants, et par ailleurs la période de stage très courte, ce qui complique le suivi individuel.

Le tutorat se fait via une plateforme (Moodle), avec un suivi en permanence des étudiants, à la fois individuel et collectif.

Ce tutorat est très structuré, avec des rendus et contacts réguliers entre tuteurs et étudiants : par exemple l’étudiant remplit un journal d’activité 2 fois par semaine, et le formateur – tuteur suit et répond régulièrement.

Cette expérimentation s’est faite de façon progressive : d’autres outils se sont ajoutés au fur et à mesure. Par ailleurs l’expérimentation a commencé dans un petit groupe de 6 étudiants, puis de 20, dans une démarche comparative avec des étudiants suivant la procédure « classique ». Les évaluations ont été très positives, aussi depuis 2017 c’est l’ensemble des étudiants en formation qui utilisent cette modalité de suivi de stage.

Parmi les intérêts relevés dans cette modalité :

  • La centralisation des informations et des échanges sur une seule plateforme, le fait de conserver l'historique des échanges tuteurs-étudiants, la possibilité de capitaliser les contenus déposés.
  • Au niveau des étudiants, la démarche encourage une participation active des étudiants, mais aussi le développement de leurs compétences numériques.
  • Les exercices créés sur l’outil (rédaction, recherche d’information...) renforcent les compétences informationnelles et communicationnelles des étudiants.

Actuellement sont en question :

  • L’intégration des superviseurs (référents de stage sur le terrain) dans le processus d’hybridation. Car pour l’instant seuls les étudiants et formateurs – tuteurs de stage ont accès à la plateforme. Comment renforcer le lien avec le terrain ?
  • Avoir une plateforme dédiée au suivi des stages (la plateforme actuelle a été développée pour les cours en ligne, et pourrait être plus adaptée)

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